Vaccinations des migrants en France en 2016 : intérêt des actions « hors-les-murs » - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Depuis 2014, l’Île-de-France est confrontée à l’arrivée massive de nouveaux migrants dont la situation vis-à-vis des maladies à prévention vaccinale associe un risque supérieur et une moindre couverture vaccinale que la population générale. Ainsi, la couverture vaccinale dans les pays en voie de développement reste toujours en dessous des seuils fixés par l’OMS et depuis 2010, en France, les trois-quarts des diagnostics d’hépatite B chronique concernent des migrants. Par ailleurs, les barrières socioculturelles, linguistiques et administratives sont à l’origine d’une plus grande difficulté pour l’accès aux soins de ces populations.
La ville de Paris propose, dans ses centres, la mise à jour des vaccins pour le grand public et pour les populations en situation de précarité.
Nous rapportons notre expérience sur l’intérêt de séances de vaccination « hors les murs » (HLM) auprès des migrants.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et monocentrique rapportant cinq actions HLM réalisées par un Centre médico-social (CMS) auprès de deux associations de quartier sur l’année 2016 : l’une, dédiée à l’apprentissage du français pour les réfugiés et demandeurs d’asile, et l’autre, consacrée à l’accompagnement des travailleuses du sexe.
Durant la séance étaient réalisées les vaccinations recommandées par le calendrier vaccinal français. Une sérologie hépatite B était également proposée et réalisée soit au sein du CMS soit en laboratoire de ville en fonction de la couverture sociale.
Un rendez-vous était donné un mois après dans le CMS pour le rendu des résultats et la réalisation de vaccinations complémentaires si nécessaire.
Résultats |
Sur une file active de 687 personnes, 117 ont été prises en charge (17 %). Le sex-ratio homme/femme était de 1,85 (76/41). Au total, 79 % des personnes étaient âgées de moins de 35 ans (n=89), 9 personnes sur 10 étaient nées soit en Afghanistan (64 % n=75) soit au Nigeria (26 % n=30).
Au total, ont été effectués 83 vaccins contre Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite-Coqueluche (71 %), 33 contre Rougeole-Oreillons-Rubéole (28 %), 51 contre la Grippe (44 %), 16 contre la Méningite C (14 %) et 23 contre l’Hépatite B (20 %).
Des résultats de sérologie VHB ont été obtenus pour 52 personnes (44 %). Un patient avait une hépatite B chronique (2 %), 10 avaient une immunité naturelle (19 %) et 41 n’avaient aucune immunité (79 %).
Conclusion |
Développer des actions « hors-les-murs » permet de faciliter l’accès aux soins des migrants et d’améliorer leur couverture vaccinale. Des leviers d’amélioration de l’impact de ses séances existent et la ville de Paris souhaite renforcer ce type d’action en proposant des permanences vaccinales et médicales avec l’appui de travailleurs sociaux et associatifs et l’intervention d’équipes mobiles dédiées.
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Vol 47 - N° 4S
P. S116 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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